Du haut d’une fenêtre du Beffroi, un curieux personnage jette un regard amusé sur les passants. Toutes les heures, il leur tire la langue. On appelle cet automate « le Beurdin ».
Le Beffroi, classé Monument historique, sert de refuge au « Beurdin ». C’est le simplet, l’idiot du village que tout le monde connaît et couvre de quolibets et de moqueries. Le mot est une déformation locale du Bredin bourbonnais. De plus, il est laid, apparaît peu malin, mais est malicieux et plein d’originalité. On dit que le Beurdin de Bourbon-Lancy « est un simple d’esprit qui n’a pas l’esprit aussi simple » !
Les constructeurs de l’automate sont deux Bourbonniens : Gaby Cimetière (antiquaire) pour le dessin et Georges Kirsch (sculpteur, musicien) pour la sculpture. Les deux créateurs ont voulu conserver cette image truculente et pittoresque des personnages qu’ils avaient connus au début du XXe siècle et ainsi symboliser au travers du Beurdin, ce qu’était la vie du quartier, il y a un siècle.
Au-delà, ils ont voulu faire la représentation du simple d’esprit haut en couleur de tous les temps et de tous les lieux et qui semble sortir tout droit d’un tableau de Bruegel. Voilà le Beurdin devenu un personnage éternel, qui de façon fort irrévérencieuse, tire une langue rougeoyante aux passants. Et toutes les heures, on se précipite pour voir le spectacle.



